CHRONORAP SOUTIENT
SIMONY
LES CLIPS
Simony, parisien de 22 ans originaire de Corse, est un artiste aux multiples facettes.
Il grandit en se butant aux flows légendaires du rap et sa curiosité l’amène à découvrir plus tard l’univers de l’électro.
En 2018, de retour d’un voyage en Chine, il participe à des concours de freestyle sur Instagram où il gagne rapidement l’attention du public.
Il est alors repéré et validé par plusieurs rappeurs de la scène actuelle (Lord Esperanza, Prince Waly, Lacraps) mais également par des artistes de la scène électro française tel que les DJ Rabbits. Le courant passe justement entre lui et ces derniers, et ils réalisent rapidement ses premiers sons en studio.
Dans ses textes, il raconte l’histoire d’une jeunesse déterminée à se dépasser, entre doutes et persévérance et pose son flow old-school uppercut sur des prods électro sombres et cinématographiques.
Son rap hybride 2.0 fait s’entrechoquer Disiz et Daft Punk, Kanye West et Gesaffelstein ou encore NTM et The Blaze.
Simony est un artiste audacieux, un rappeur acharné qui compte bien faire bouger des têtes et déchainer des foules. En parallèle, il développe sa carrière de comédien et apparaitra prochainement dans un film de François Ozon..
L'Interview
Nom d'Artiste
Simony
Ville d'origine et ville actuelle ?
Originaire de Corte, j'habite actuellement à Paris .
Tu as commencé à quel age ?
J’ai commencé par écrire des poèmes, des petites histoires avec des rimes quand j’étais jeune.
Vers 12 ans, l’écriture est devenue obligatoire dans ma vie afin de me vider de certaines choses pas très drôles.
J’écoute du rap depuis mes 6 ans, mais c’est aux alentours de 13 ans que j’ai commencé à m’essayer à l’exercice sur des faces B d'IAM, d'Ideal J... et bien évidemment c’était flingué !
Cites 3 groupes qui t'ont influencé à tes débuts :
J’ai été bercé par NTM. Jusqu’à il y a deux ans, je n’écrivais que sur du boom bap old school avec des samples de NTM, j’adore l'atmosphère.
Je peux également citer le TSR crew, j’adore le schéma d’écriture d’Hugo TSR. Je n’ai pas spécialement le même vécu pourtant, ce qu’il raconte et sa manière de l’exprimer me touche particulièrement.
Son art m’a influencé par sa forme et touché par son fond.
Ideal J est le groupe que mon oncle me mettait dans les oreilles : un rap très engagé, avec Kery James déjà plus fort que jamais.
Il m’a donné envie d’être contestataire dans mes prises de positions, que ce soit à l’école, en famille ou avec mes amis et ça m’a souvent causé du tort.
Peu m’importe, mon éthique, elle, reste intacte.
Le rap, c'était mieux avant ?
Le rap c’était différent.
Je n’ai pas vécu la révolution culturelle et sociale que le mouvement hip-hop a engendré dans les années 90. En revanche, ce que je vis et ce qu’on vit actuellement, c’est aussi une drôle d’époque.
Entre 1990 et 2020, il y a eu une transition culturelle, le rap s’est créé une des meilleures places dans l’industrie du disque, certes.
Cependant, il n’y a pas eu de changements sociaux et sociétaux. Je pense que l’outil politique que pouvait symboliser le rap est resté à l’état embryonnaire.
Aujourd'hui, personne n’écoute du rap pour les mêmes raisons qu’à l’époque.
Bien que certains artistes (comme Cenza, Lino, Davodka) tentent de perpétuer un rap de niche.
Mais bon dans ma playlist, je vais écouter beaucoup plus de ceaux-mor à l’ancienne, parce que c’est ma came !
Et pourtant le style de musique que je pratique cherche à s’émanciper de mes influences. Le but est d’avoir de l’ouverture d’esprit, et d’être sincère avec ce qu’on aime.
Tu fais les textes, la musique, les 2 ?
Évidemment j’écris tous mes textes.
Pour les instrus, ce sont mes RABBITS qui sont les pilotes du vaisseau.
Ils m’y laissent rentrer de plus en plus souvent car je commence à comprendre de mieux en mieux la musique d’un niveau instinctif et technique.
Chacune de nos créations correspond à un voyage dans l’espace-temps Que ce soit dans l’écriture ou dans la musique. Nous la créons ensemble de A à Z. Je valide l’atmosphère de leurs prods et les RABBITS valident la qualité de mes textes.
Le rap indépendant, ça veut dire quoi pour toi ?
Le rap indépendant pour moi ça symbolise du courage, de la force mentale, beaucoup de travail mais, comme dirait Kery James « Plus le combat est grand plus la victoire est immense ».
L'indé symbolise également une autre forme de liberté (liberté de propos, liberté de work flow…).
Aujourd’hui l’indépendance dans le rap tend à revenir en force. Les moyens à la disposition des artistes sont accessibles sur internet, par tous.
Les maisons de disque n’ont plus exactement le même rôle qu’à l’époque, et notamment dans le rap où finalement sans grands moyens certains arrivent à commencer leur développement tout seul. Je pense que le rap indépendant peut revenir en force.
Quelles sont tes connexions avec d'autres artistes ?
En ce moment je consacre mon temps à la réalisation d'un gros projet, qui me demande beaucoup d’introspection et de remises en question.
Cependant je me suis connecté avec plusieurs artistes et certains titres en featuring existent déjà dans un disque dur, chaque chose en son temps.
Le look c'est important ?
Je pense que le look a un rôle à jouer, beaucoup d’artistes utilisent cette carte là pour se faire remarquer.
Pour ma part, je pense que l’attitude est beaucoup plus puissante qu’un simple look.
Ce qui nous compose c’est notre âme, notre regard, nos mouvements, nos vibrations, notre vécu, nos rages, nos peurs.
Le look vient simplement habiller cette richesse et si toutes les cases avant le look dysfonctionnent alors, le look n’a plus grand intérêt.
Ce que tu ne supportes pas :
Je ne supporte pas la fermeture d’esprit et les modes de pensée copiés-collés.
Nous sommes dotés de la conscience qui est le plus beau des outils, dans ce jeu qu’est la vie.
Soyons libre de penser, soyons libre d’avoir tort et de nous remettre en question.
Soyons à l’écoute et surtout soyons attentif à l’environnement dans lequel nous évoluons.
Cite une personne pour laquelle tu as un respect absolu
J’ai du respect pour les sincères, pour les personnes qui mènent un combat.
J’ai un respect absolu pour Pierre Rabhi, qui se bat pour préserver notre monde. Cet homme n’a que de l’amour à donner pour le vivant en général.
J’ai un respect pour les infirmier/ères, les gens qui donnent leur vie pour une cause humanitaire, solidaire en France ou à l’étranger.
J’ai un respect, pour les « justes ».
Peu importe ton domaine et l’écosystème dans lequel t’évolues, pour moi la bonté, le respect et la justice sont les maîtres-mots de mon admiration.
Quel message important souhaiterais-tu transmettre ?
Nous devons suivre notre instinct, sans ça nous vivrons dans le regret.
