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20/06/2021

MAEKI MAII

Rubis sur l'ongle.

Maeki Maii avait présenté sur les réseaux chacun des titres de son nouvel album. Nous avons donc eu envie de compiler ces textes et de le mettre en regard de chaque titre.

L'album s'ouvre comme un feel good movie, une introduction plutôt courte qui annonce tout de suite la couleur: on va se décharger de toute prétention et partir à l'aventure avec dans nos bagages des soleils de diamants, de la folie et des bonnes ondes. Morceau "astral" dans la plus pure tradition Maekienne, qui fait suite à la Lune de "Coups de Pieds à la Lune" j'annonce ici un album fraternel à ce dernier... Après la Lune, le Soleil. Enregistré en 2017 au studio DGZ Muzik, il fait partie, avec Ivre et Demi et Rubis sur l'Ongle, d'une session d'enregistrement que j'avais effectué en solitaire durant une nuit d'ivresse. Peu de temps avant de déménager à Montpellier j'avais dans l'esprit que je ne pourrai pas enregistrer avant longtemps, j'avais donc prévu quelques munitions d'inédits grâce, notamment, à une batterie de prod que Konstrukt m'avait refourgué. Ce morceau est à mes yeux une introduction idéale, un générique de début de film qui donne le "la" sur la nature bondissante de l'album. Le mixage a été effectué par le frèrot de toujours: John Volatyl.


Après l'introduction ensoleillée place à la présentation du personnage, on ne peut pas commencer une aventure sans connaître le personnage principal et c'est sous la patte bienveillante de Totoro, cette créature mythologique crée par l'artiste japonais Hayao Myazaki, que notre héros se présente. Ce morceau est comme le pleurs d'un enfant et à l'intérieur se trouve plus où moins toutes les thématiques que nous trouverons dans l'album, décortiquez bien cette track et vous verrez, soit à travers une phrase, un mot, soit par couplet entier, que se dissimule un condensé de l'aventure que nous allons vivre par la suite. Morceau "enfantin" l'histoire derrière est plutôt cocasse, étant donné qu'il a été enregistré dans la chambre dans laquelle j'y ai passé mon enfance, en effet (comme dirait Teal'C) John Volatyl (producteur du titre) avait à l'époque emménagé dans l'apart de mon enfance et avait placé son studio dans ce qui était mon ancienne chambre, pour un morceau dans lequel je dis que je garde mon âme de Kids la "coïncidence" est plutôt mystique... Il fut enregistré lors d'une de mes rares escapades à Genève en 2018 et fut d'ailleurs l'unique morceau que j'ai enregistré entre 2018 et 2019....

Poulpy pour les intimes, Kraken est le single paru avant l'album dont la vidéo YouTube a atteint les 1000 vues. Ça y est ! Après l'introduction et la présentation du personnage principal, l'aventure commence enfin ! Et quelle aventure car n'est pas moins que la créature mythologique nommée Kraken que nous partons combattre. Pour cela je suis parti jusqu'à Naples, cette ville portuaire mythique du sud de l'Italie, pour recruter un équipage suffisamment solide et efficace pour partir à la chasse au Kraken. C'est donc accompagné de l'excellent Wiro (déjà présent sur le titre "Naples" dans "Coups de Pieds à la Lune") ainsi que du fabuleux DJ Slyde pour le mixage, le tout sous la houlette de Konstrukt pour la prod (je reviendrai sur mon association avec Konstrukt prochainement) que nous partons en goguette afin de terrasser cette créature tentaculaire réfugiée au fin fond des abysses. Les deux guerriers napolitains de Keep it Real apportent une véritable plus value sur le morceau, par ailleurs, après avoir écouter le monstrueux couplet de Wiro je me suis senti obligé de rajouter un autre couplet à la dernière minute pour me mettre à la hauteur tellement je fus impressionné par cette frappe du fratello... pour le mixage j'avais demandé à DJ Slyde, en connaissant son expérience et son professionnalisme et aussi afin de bénéficier d'une oreille non-francophone pour l'utilisation de ma voix, son travail sur l'auto-tune est particulièrement réussi car il donne cette ambiance sous-marine parfaitement adaptée au thème de la chanson. Le thème de la chanson, quand à lui, je ne suis pas allé le chercher très loin étant donné que c'est le titre de la prod que Konstrukt m'avait envoyé. À mon sens ce morceau est déjà culte et fait partie de mes titres porte-bonheur, il est aussi, avec Yakuza, le seul titre de l'album enregistré en 2021, qui plus est au Zouzoune Studio (la chambre de mon fils).

Une véritable aventure ne peut se faire sans une scène d'ivresse. Après avoir combattu le Kraken notre héros se repend dans une séquence d'ivresse nocturne mémorable. C'est un morceau qu'il faut écouter dans les mêmes conditions que le texte, en promenade solitaire comme un ivrogne en goguette, de votre chez soi à la rue en passant par de nombreux bars et se terminant chez soi... vous verrez qu'ainsi il prendra tout son sens. Vous l'avez peut-être remarqué mais les prods de Konstrukt sont souvent dotées d'une introduction assez longue, il aime prendre son temps pour mettre en place son instru et sur celle-ci il faut avouer qu'il s'est déchaîné car elle fait presque un tiers du morceau. Cette mise en place garnie par la célèbre séquence d'ivresse des Tontons Flingueurs ne laisse aucun doute sur la thématique du morceau. C'était important pour moi de faire un titre qui condensait toutes mes errances nocturnes d'ivrogne solitaire dans les rues de Genève. Toutes ses nombreuses balades à ne rien faire à part boire de bar en bar et observer les gens. C'est d'ailleurs lors d'une de ses soirées alcolo-solo-isées que j'ai écrit et enregistré ce morceau (ainsi que Diamond Sun et Rubis sur l'Ongle) au studio DGZ Muzik en 2017. C'est mon morceau le plus Genevois dans le sens Maekien du terme. La prod je l'a connaissais bien car je l'avais déjà kické en 2013, chez Konstrukt (encore une soirée d'ivrogne) quand il s'appelait encore DJ Playmobil, pour un morceau qui s'appelait "Le Pasolinien" (cet enregistrement doit traîner dans mon ordinateur), je m'en souviens bien c'était juste après mon retour de ma première escapade à Rome. On constate que cette prod a presque 10 ans et n'a pas pris une seule ride, la marque des grands. Enfin venons-en au titre, lors de l'enregistrement je l'avais appelé "Ivresse nocturne" mais le titre me saoulait alors je l'avais changé pour "L'abreuvé" mais après réflexion je trouvais que c'était de la merde alors je l'avais appelé "Beuverie" mais la c'est ma femme qui m'arrêta pour me dire que ça faisait gros beauf... Alors on a cherché, on avait des "Dand'ivrognes" etc. Mais rien de transcendant... Quand ma femme partit aux toilettes je réfléchis, et j'ai eu le visage de Fellini qui apparut dans mon esprit, alors en référence à mon film préféré de Federico "8 et demi", je l'appela "Ivre et Demi". Le mixage efficace fut effectué par le toujours excellent John Volatyl.

Après sa nuit d'ivresse notre héro s'envole pour le Japon, c'est dans l'ambiance des clubs tokyoïtes qu'il fait la rencontre des Yakuzas, bris d'os et bruits de flingues sont au rendez-vous. Seul titre avec Kraken enregistré en 2021, Yakuza est marqué par un mixage hors-norme de la part de Konstrukt. Il y a plusieurs choses à savoir à propos de ce titre, c' est l'un des tout premiers morceaux que Konstrukt a mixé, n'ayant aucune expérience dans ce domaine auparavant il s'est tapé des heures de tutos & CO pour arriver à un résultat époustouflant, par contre quand il s'y met il n'y va pas dans la dentelle étant donné que le mixage ne ressemble en rien à la maquette que j'avais envoyé, notamment le refrain et surtout les ambiances, il a découpé, collé, mystifié, arrangé mes pistes pour les transformer en un instrument à part dans cette folle prod aux accents électro house. J'étais en plein visionnage d'Hana-bi de Takeshi Kitano quand il m'a envoyé cette prod, il y avait aussi par ailleurs le DVD de The Yakuza avec Robert Mitchum qui me faisait de l'œil sur un meuble de notre salon, et j'avais envie de me défouler, donc je suis parti dans une ambiance froide, épurée, violente et drôle à l'image des films de Kitano et de mes délires persos. J'avais aussi en tête l'ambiance des musiques technos allemandes des 90's (ne me demandez pas pourquoi j'ai parfois de drôles de trips) mais c'est surtout le travail de Konstrukt qui m'a scotché, il a complètement retravaillé le morceau pour qu'il atteingne un degré de transcendance inattendu. Inutile de vous préciser qu'il fait partie de mes tracks préférée de cet album et peut-être de tous mes albums confondus.

près les affrontements sanglants des guerres de gang nippons, notre héros se réfugie à Saigon afin de panser ses plaies et rentrer dans un voyage intérieur, une introspection salvatrice dans laquelle il devra affronter un ennemi encore plus puissant que le Kraken, l'alcool et les Yakuzas réunis: ses propres démons. Saigon est un titre sacré ! La quintessence de l'association Maeki Maii / John Volatyl. La qualité de la prod et du mixage de John Volatyl démontre son expérience en la matière et son savoir-faire quand au traitement de ma voix. On se retrouve finalement avec un morceau universel et intemporel qui nous plonge dans l'esprit blessé d'un vétéran d'une guerre obscure. Le ton post-apocalyptique de la chanson peut faire penser à l'ambiance de l'introduction du film Apocalypse Now (que je n'avais pas encore vu quand le morceau a été écrit, ni même enregistré). Enregistré en 2017 juste après Bartholomew Kuma, j'étais en plein dans One Piece, d'ailleurs les "Shû Shû Shû" du début ont été influencé par les différents rires extravagants des personnages de ce manga/anime culte. Pour tout vous dire c'est l'un de mes morceaux préférés et j'ai la sensation qu'il n'aura aucun problème à traverser le Temps.

Après avoir panser ses plaies notre héros se lance dans une quête mystique afin d'aboutir à la grâce ultime. La bataille est épique, électrique et enflammée alors que notre héros essaye de conserver la tête froide, en son coeur tout se mélange dans un gros bouillon volcanique. Saura t'il s'en sortir indemne ? Un morceau d'un peu moins de sept minutes peut effrayer de prime abord mais c'est aux auditeurs à l'instar du héros de Rubis sur l'Ongle de persévérer afin de découvrir qu'il y a en fait dans ce titre deux morceaux, une partie bataille mystique et une partie où notre héros pénétre au Royaume de la Grâce. Je l'avais enregistré en 2017 au studio DGZ Muzik en solitaire, ce fut pour moi un vrai combat de l'écrire afin d'atteindre dignement la seconde partie, Konstrukt par cette prod m'avait mis à rude épreuve, j'étais sacrément ivre quand j'atteignis la deuxième partie où le calme et la volupté règne. Un titre mystique qui est tout l'essence de l'album et qui sera assurément le morceau le moins compris du projet... Mais ça c'est un élément dont je me délecte. Le mixage de John Volatyl est complètement réussi notamment sur la fameuse dernière partie. C'est un morceau sincère au texte dense et complexe, un véritable aboutissement d'un voyage, d'une quête... Celle de la vérité.

Le duel final ! L'aventure se termine par un titre crépusculaire mêlant introspection, ésperance et mort... Notre héros se lance dans un duel épique face à son pire ennemi: Lui-même ! L'album se termine dans une ambiance Sergio Leonesque, le Renaissance passera par la Mort. La prod est assurée par John Volatyl, je lui avais demandé de samplé la musique d'un célèbre western (sauras-tu le retrouver ?) et ce jeune oiseau fou nous sort une prod hors-norme aux basses puissantes avec une ambiance d'errance comme je les aime. Enregistré en 2017 au studio DGZ Muzik, j'avais écrit ce morceau dans le train entre Paris et Genève après un week-end en compagnie de la femme qui deviendra mon épouse par la suite, on s'était séparé à la gare de Lyon, elle prenant le train pour Montpellier et moi pour Genève, mon cœur était alors partagé entre la grâce d'un week-end merveilleux et celle de la mélancolie d'une séparation, j'écrivis donc ce titre qui retranscris bien cette ambiance émotionnelle. C'est un peu "Western Mystique le retour" ce morceau, d'ailleurs le track s'appelait "Far-West Rédemption" avant d'opter pour "Farewell to Maeki"... Effectivement, Adieu à Maeki.


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